La jeunesse
1811-1839
Comme nous tous, Pierre-Julien Eymard fut conditionné par son
environnement culturel aussi bien que par le milieu socio-politique de
son temps. La vie en France durant la première partie du 18e siècle
constitue la toile de fond sur laquelle s'est écrite la vie de
Pierre-Julien. A gauche une photographie de la chapelle dédiée à
saint Pierre-Julien, dans sa ville natale de La Mure, France.
Au cours des années antérieures,
la Révolution Francaise de 1789 avait radicalement changé les
structures politiques, légales, sociales et religieuses du pays. Au
moment de son adolescence, la révolution industrielle avait changé la
figure de l'Europe. Durant sa jeunnesse, Eymard fut témoin de l'aube de
l'Age du Romantisme dans l'art, la musique et la littérature.
Le cheminement de Pierre-Julien
Eymard vers le sacerdoce, de meme que sa vie de pretre, furent marqués
par la Croix. Dans la société francaise, il y avait un fort anticléricalisme.
De plus, la famille Eymard était pauvre et le père de Pierre-Julien était
opposé au choix de carrière de son fils. Un premier essai pour
parvenir au sacerdoce se solda par un échec à cause d'une grave
maladie. Entré par la suite au grand Séminaire de Grenoble, il fut
ordonné pretre de ce diocèse le 20 juillet 1834, à 23 ans.
Le jansénisme qui imprégnait le
monde religieux de l'époque considérait l'ètre humain comme pécheur
et indigne en face d'un Dieu transcendant et parfait. Le Père Eymard
comme séminariste et jeune pretre, fut donc influencé par cette
spiritualité de réparation et il devra lutter tout au long de sa vie
pour chercher cette perfection intérieure qui pourrait l'habiliter à
offrir à Dieu le don de sa personnalité. ( Voir ses écrits et ses
lettres. Demander des détails en recevant une copie)
Ce furent probablement l'intensification
de ce souci de perfection spirituelle jointe au désir d'accomplir de
grandes choses pour Dieu qui ont conduit le Père Eymard à la vie
religieuse. Le 20 aout 1839, le Père Eymard devenait membre de la Congrégation
Mariste en faisant profession des voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.
LES ANNÉES MARISTES
1839-1856
Durant toute sa vie,
Pierre-Julien eut une fervente dévotion à Marie, Mère de Dieu. Il
connaissait les apparitions de Notre-Dame de La Salette et aimaient
visiter les différents sanctuaires dédiés à Marie (à travers la
France). Le travail apostolique du Père Eymard dans la Société le mit
en contact avec les divers courants de piété eucharistique qui
fleurissaient dans l'Église de France.
Pierre-Julien, malgré sa faible
santé, était un pretre religieux d'une énergie et d'une capacité de
travail exceptionnelles. Voyages, correspondances, prédication,
direction spirituelle et responsabilités de supérieur provincial ne
lui laissait pas tout le temps désiré pour s'adonner fréquement à la
contemplation.
Qu'a fait le Père Eymard comme
Mariste? Il fut un remarquable organisateur d'associations laiques, un
éducateur dévoué, un prédicateur recherché et quelque peu prophète
auprès des confrères pretres et souvent auprès de ses supérieurs
religieux. Le Père Eymard avait beaucoup de succès dans la prédication
des dévotions eucharistiques telles que les Quarante-heures.
Il demanda à son supérieur Général,
le Père Jean-Claude Colin, la permission d'écrire une règle
eucharistique pour le Tiers-Ordre de Marie, dont il était, lui,
Pierre-Julien, le directeur. Le Père Colin refusa. Néammoins, l'idée
d'une telle règle était déjà inscrite dans l'esprit et le coeur du Père
Eymard.
LES ANNÉES SSS
1856-1868
Fonder la Congrégation du
Saint-Sacrement ne fut pas une tåche facile. Pour répondre à l'Esprit
de Dieu en tant que Fondateur, le Père Eymard s'est retrouvé au milieu
de conflits de personnalités, des situations embarrassantes, des inquiétudes
financières, ce qui acheva de ruiner sa santé. Sa première difficulté
fut d'obtenir l'approbation de la fondation de la Congrégation par
plusieurs évèques locaux. Quand cette approbation arriva, le Père
Eymard ouvrit sa première communauté sur la rue D'Enfer, à Paris.
L'oeuvre de la préparation à la
première communion, spécialement chez les adultes, avait incité l'archevèque
de Paris à donner son approbation au nouveau groupe fondé par Eymard
par toute la France jaillissaient des congrégations ou oeuvres
eucharistiques mais monseigneur Sibour, archevèque de Paris avait
compris que l'intuition d'Eymard n'était pas simplement limitée à l'adoration
du Saint-Sacrement mais consistait à rejoindre activement ceux qui étaient
en dehors de l'Église et de les évangéliser. Le Père Eymard a orienté
son ministère d'abord vers les enfants et les jeunes travailleurs qui
constituaient un large secteur de la main-d'oeuvre à Paris.
A peine avait-il commencé avec
quelques hommes qu'il lui fallut fermer cette maison et déménager à
un autre endroit. Cela se produisit deux fois en l'espace de quelques
années. Ces premières communautés Eymardiennes ont été si pauvres
qu'en plusieurs occasions, les religieuses d'un couvent voisin ont du
pourvoir à la subsistance des pères et des frères. Ce manque de
nourriture et de logement n'a pas aidé le Père Eymard pour attirer des
vocations.
"DON DE SOI"
Le Père Eymard a passé
peu à peu d'une spiritualité de réparation vers une spiritualité centrée
sur l'amour du Christ, étape marquée d'une grace reçue en 1845. Trois
ans avant sa mort, il fit une longue retraite à Rome où il fut entièrement
subjugué par la force de l'amour du Christ en lui et dont il sentit qu'il
prenait totalement possession de sa personne.
Anticipant le renouveau de l'Église
amené par le Concile Vatican I et II, Eymard voyait pretres, diacres, soeurs
et laiques voués aux valeurs spirituelles célébrées et contemplées dans
la célébration Eucharistique et dans la prière devant le Saint Sacrement
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